Suiveznous sur les réseaux sociaux Newsletter Dans le catalogue ; Au cœur des livres • Neuf fiches pour faire le tour de l’œuvre 1. Jean de La Bruyère en 11 dates 2. L’œuvre dans son contexte 3. La structure de l’œuvre 4. Les grands thèmes de l’œuvre 5. Le genre de l’œuvre 6. Le classicisme 7. Le caractère au croisement de la littérature, des sciences et de la
Diphile commence par un oiseau et finit par mille sa maison n'en est pas égayée, mais empestée. La cour, la salle, l'escalier, le vestibule, les chambres, le cabinet, tout est volière ; ce n'est plus un ramage, c'est un vacarme les vents d'automne et les eaux dans leurs plus grandes crues ne font pas un bruit si perçant et si aigu ; on ne s'entend non plus parler les uns les autres que dans ces chambres où il faut attendre, pour faire le compliment d'entrée, que les petits chiens aient aboyé. Ce n'est plus pour Diphile un agréable amusement, c'est une affaire laborieuse, et à laquelle à peine il peut suffire. Il passe les jours, ces jours qui échappent et qui ne reviennent plus, à verser du grain et à nettoyer des ordures. Il donne pension à un homme qui n'a point d'autre ministère que de siffler des serins au flageolet et de faire couver des canaris. Il est vrai que ce qu'il dépense d'un côté, il l'épargne de l'autre, car ses enfants sont sans maîtres et sans éducation. Il se renferme le soir, fatigué de son propre plaisir, sans pouvoir jouir du moindre repos que ses oiseaux ne reposent, et que ce petit peuple, qu'il n'aime que parce qu'il chante, ne cesse de chanter. Il retrouve ses oiseaux dans son sommeil lui-même il est oiseau, il est huppé, il gazouille, il perche ; il rêve la nuit qu'il mue ou qu'il libellé du sujet confirme d'ailleurs ces impressions de départ. Il vous indique clairement deux centres d'intérêt - le portrait d'un maniaque, ce mot renvoyant moins au sens habituel du terme celui qui est attaché à des habitudes risibles qu'au sens fort celui qui a un goût exagéré et obsessionnel pour quelque chose, voire pathologique un fou; - l'art avec lequel !'écrivain brosse ce portrait. Mais l'emploi dans ce même libellé du mot moraliste au xviie siècle, écrivain qui peint les moeurs; à notre époque, philosophe qui propose une morale n'a rien de fortuit et peut vous inciter à considérer, outre l'intérêt esthétique du texte, son caractère moral. ou oral, entre un sujet qui s'exprime et son interlocuteur. L'intention qu'a le premier d'influencer le second met en avant l'acte d'énonciation* lui-même. Aussi les textes discursifs* sont-ils très divers dans la vie courante publicité écrite, allo­ cutions politiques, correspondance privée, etc. mais aussi dans la littérature, où l'on range sous ce nom des discours au sens habituel cette fois tels que les Oraisons funèbres de Bossuet, des lettres élaborées comme celles de Madame de Sévigné, des essais L'Homme révolté de Camus, des ouvrages critiques Sur Racine de Roland Barthes, etc. • Le discours* Si le genre discursif* peut utiliser des formes variées, il est avant tout le lieu de l'argumentation, appelée souvent raisonne­ ment, qui comporte trois éléments une thèse, les arguments qui la justifient, et les preuves qui soutiennent ces arguments c'est la démarche du commentaire composé ... . Le choix de ces derniers est déterminé par l'action que l'on veut exercer, sui­ vant que l'on s'adresse à la raison ou au sentiment. Ils sont de plusieurs sortes affirmations, raisonnement logique, recours à des exemples empruntés au réel ou inventés, conseils et ordres. De plus }'écrivain essaie de rendre vraisemblable ce qui ne l'est pas forcément et de créer une complicité avec ses lecteurs en recourant à des connotations* qu'il peut partager avec eux pour des raisons sociales, culturelles, etc. • L'analyse du discours* Quand vous abordez un texte de ce type ou plus générale­ ment un passage discursif* dans quelque genre que ce soit, soyez toujours attentifs - à la logique du discours* l'enchaînement des idées, très variable, même si quelques grandes catégories peuvent se dis­ tinguer disposition» de la rhétorique classique, inventaire, structure dialectique, etc. ; - à s~s moyens d'expression et notamment à la progression grammaticale adverbes, conjonctions de coordination, signes de ponctuation; attention également aux figures de rhétorique, notamment de construction -qui s'inscrivent dans le cadre de la phrase répétition, anacoluthe rupture de construction, etc. - et de pensée -qui dépassent souvent ce cadre ironie*, sarcasme, prosopopée figure qui consiste à faire parler un mort, un animal, une chose personnifiée, etc. ; - aux marques ou indices de l'énonciation*, c'est-à-dire à l'inscription dans son propre discours de celui qui s'exprime pronoms divers désignant l'auteur du propos et son lecteur par exemple les pronoms personnels de 1 re et de 2° personnes,. »
Dissertationde 2 pages en littérature publié le 5 avril 2011: La Bruyère, "Les Caractères" : le travail littéraire du moraliste. Ce document a été mis à jour le 05/04/2011 Ce document a été mis à jour le 05/04/2011
Problème apparent, banal La Bruyère a peint les caractères, comme tous les écrivains classiques ; il a étudié l'amour, l'égoïsme, la vanité, la cupidité ; il nous a montré le riche, le pauvre, le maniaque, le distrait, le pédant, etc. Mais il y a un problème plus intéressant est-ce par hasard qu'il a ajouté ou les moeurs de ce siècle? Assurément non. Au lieu de peindre l'homme de tous les temps et de tous les pays, les passions sous leur forme permanente comme Racine, La Rochefoucauld, etc. , il nous a donné l'image de moeurs qui ne pouvaient être que celles de son temps; il nous a montré toutes sortes d'abus dont souffrent non pas l'homme de tous les temps, mais des Français de la fin du XVIIe siècle l'insolence des grands, l'injustice de certaines misères, le pouvoir nouveau de l'argent mal acquis, etc. C'est par là que sa morale a une portée sociale et est neuve non seulement dans sa forme, mais encore dans son fond. Le document "Vous expliquerez le titre donné par La Bruyère à son livre , Les caractères ou les moeurs de ce siècle »." compte 186 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous l’un de vos travaux scolaires grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques ou achetez-le pour la somme symbolique d’un euro. Loading... Le paiement a été reçu avec succès, nous vous avons envoyé le document par email à . Le paiement a été refusé, veuillez réessayer. Si l'erreur persiste, il se peut que le service de paiement soit indisponible pour le moment.
Sujet: Selon Xavier Marton auteur d’une étude sur La Bruyère « la comédie sociale que dévoilent et dénoncent Les Caractères contraint chacun à se mettre en scène ». « Dans cent ans, le monde subsistera encore en son entier : ce sera le même théâtre et les mêmes acteurs[] tous auront disparu de la scène. La Bruyère. Jean de La Bruyère est l’auteur des Caractères. C’est un auteur classique, du XVIIème siècle. Nous nous proposons dans une brève fiche de revenir sur sa vie et sur son oeuvre. 1. La jeunesse D’abord, Jean de la Bruyère naît à Paris, en août famille appartient à la petite il reçoit une bonne éducation. En effet, il étudie les langues anciennes latin et grec mais aussi étrangères l’allemand.Puis, il entreprend des études de droit à l’issue desquelles il devient 1673, il achète un office de trésorier des finances à Caen. Mais comme il a beaucoup de temps libre, il lit et réfléchit et ce jusqu’en 1684. Bruyère et les Condé Puis, en 1684, La Bruyère devient précepteur du Duc de Bourbon. il est le petit-fils du grand Condé C’est alors que La Bruyère trouve un terreau propice à son observation à l’hôtel des Condé à Paris comme au château de Chantilly, il est en contact avec les courtisans. Mais La Bruyère se nourrit avant tout de l’observation de la famille Condé qu’il peint de manière très en 1686, ce préceptorat s’achève mais La Bruyère demeure secrétaire. D’ailleurs, il voit dans cette occupation subalterne une injustice, au regard de ses qualités et de son mérite personnel. 3. La Bruyère et Les Caractères Ainsi, de cette expérience parmi les Grands de France, La Bruyère va nourrir Les Caractères ou les moeurs de ce siècle en part cette parution lui permet de trouver une revanche sur l’injustice de la naissance mais, d’autre part, elle révèle de grandes qualités littéraires de portraitiste à la plume l’oeuvre connaît un grand succès. A mesure que les éditions se succèdent, sont révélées les noms de ces caractères à clefs. 4. Biographie la consécration Or, Lil se crée des ennemis avec les Caractères. En premier lieu, ceux qui sont visés par les portraits satiriques, en second lieu, les Modernes qu’il brocarde 1693, il est élu à l’Académie Française. Pour lire le discours sur le site de l’Académie Française, cliquez ICI.Il meurt d’une crise d’apoplexie en 1696. Une nouvelle édition des Caractères paraîtra à titre posthume. Nous espérons que cette fiche biographique et bibliographique te sera utile. N’hésite pas à poster tes remarques et questions dans les commentaires en dessous. Merci de ta lecture! –Analyse des Caractères –Commentaire des Caractères 27 et 29 livre 10, du souverain ou de la république » –Gnathon explication linéaire –Fiche sur le mouvement classique –Les Caractères de La Bruyère texte intégral + PDF –Fiche Qu’est-ce qu’un caractère? Navigation des articles Pour s'améliorer en français

54 Il n'y a nuls vices extérieurs et nuls défauts du corps qui ne soient aperçus par les enfants ; ils les saisissent d'une première vue, et ils savent les exprimer par des mots convenables : on ne nomme point plus heureusement. Devenus hommes, ils sont chargés à leur tour de toutes les imperfections dont ils se sont moqués. ( ED. 4

"Les hommes sont très vains, et ils ne haïssent rien tant que de passer pour tels." Vanité, avarice, inconstance, hypo-crisie voici quelques-uns des travers humains que La Bruyère dénonce dans ce Livre de ses Caractères, oeuvre magistrale à laquelle il a consacré sa vie. Fin observateur, notre auteur brosse un portrait au vitriol de ses contemporains et, ce faisant, parvient à l'impossible saisir la nature insaisissable de l' Une frise chronologique historique et culturelle- Une introduction Pourquoi lire Les Caractères au XXIᵉ siècle ?- Le texte intégral annotéDes sujets pour s'entraîner à l'oral et à l'écrit du bac- Des analyses de textes au fil de l'oeuvre- Une méthodologie de la contraction de texte et de l'essai- Des exercices de grammaire avec corrections- Des exercices d'appropriationUn dossier pour situer et comprendre le texte- Une présentation de l'oeuvre et de La Bruyère dans son époque- Les mots importants des Caractères- Un groupement de textes autour du parcours du bac Peindre les Hommes, examiner la nature humaine.
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Résumé du document Miscere utile dulci », telle est la devise de la majorité des auteurs classiques, qui s'inscrivent par là au XVIIe siècle dans une vision horatienne de la littérature. Il est donc possible de percevoir un lien évident entre des artistes n'opérant pourtant pas dans le même domaine littéraire ou n'ayant pas choisi de se consacrer au même genre. Jean de La Fontaine va ainsi tendre vers cet idéal dans le cadre de la fable tandis que Jean de La Bruyère va choisir celui des remarques », et Molière celui de la comédie. Mais le terme cadre » est-il vraiment approprié pour qualifier ces différentes expressions littéraires ? Si La Bruyère se définit lui-même comme peintre » de la nature humaine et des mœurs de son temps, et si La Fontaine adopte cette même démarche picturale, Molière choisit au contraire le domaine de la gestuelle et du langage vivant, oral, corporel. La notion de théâtralité pourrait-elle s'appliquer également aux Fables et aux Caractères ? Dans le livre V de son ouvrage, La Fontaine va dès la première fable se livrer à une définition métapoétique de son œuvre, qu'il décrit comme étant une ample comédie à cent actes divers / Et dont la scène est l'univers ». Si la notion de divertissement, exprimée à travers l'idée de mise en scène et de vivacité stylistique, est inhérente aux fables, une autre dimension est également perceptible dans l'utilisation du terme comédie ». Celle de l'artifice, de la falsification et du jeu de rôle. Les œuvres étudiées seraient-elles considérées comme des comédies » destinées à dénoncer la comédie de la société ? Quand à la notion d' universalité », ne peut-on l'étendre à un champ de réflexion plus vaste que celui auquel la cantonne l'idée de scène », de simple lieu et support de représentation ? Sommaire Quelles oeuvres comme ''comédies'' sont au service de la morale ? L'idée de théâtralité sur le plan de la société contemporaine chez les deux auteurs Etude de la notion de ''comédie humaine'' comme matière d'une peinture universelle, et comme point de départ d'une réflexion personnelle Extraits [...] La Fontaine et La Bruyère peintres de la nature humaine ou metteurs en scène de la société ? Les Caractères de Jean de La Bruyère et Les Fables de Jean de La Fontaine SUJET DE DISSERTATION Dans la fable 1 du livre V de son œuvre, La Fontaine définit celle-ci comme une ample comédie à cent actes divers / Et dont la scène est l'univers Vous commenterez cette citation en vous appuyant sur les ouvrages étudiés. Miscere utile dulci telle est la devise de la majorité des auteurs classiques, qui s'inscrivent par là au XVIIe siècle dans une vision horatienne de la littérature. [...] [...] La fable 12 du livre VII en offre un exemple frappant elle débute sur le ton léger habituel, propre à l'idée de gaîté prônée par l'esthétique galante, et mêle le burlesque au procédé de l'héroï-comique en parodiant le genre homérique plus d'une Hélène au beau plumage / fut le prix du vainqueur Mais cet amusant combat de volailles a pour arrière-plan les interminables guerres qui accablaient la France à l'époque de La Fontaine. Par ailleurs, il serait même possible de voir dans la moralité la tonalité est devenue grave et sérieuse- une dimension propre à la tragédie, à travers l'idée d'un destin inexorable qui pèse sur l'existence de chaque homme, prouvant ainsi leur dérisoire impuissance Défions-nous du Sort Ce pessimisme est récurrent dans Les Fables, et devient de l'humour noir chez La Bruyère. Celui-ci se lance en effet dans une dénonciation plus acerbe encore que chez La Fontaine. [...] [...] La Fontaine va utiliser l'hétérométrie tandis que La Bruyère va user de procédés rhétoriques divers dans le but de donner au récit un aspect proche des discussions qui animaient les salons mondains vivacité, bel esprit diversité des sujets, agrément passant par un vocabulaire choisi Si La Fontaine s'est inspiré de sources anciennes en reprenant la forme traditionnelle de la fable à travers le modèle d'Ésope écrivain grec ayant vécu entre le VII et le VIe siècle av. et celui, plus récent, de Pilpay écrivain indien du Ve siècle, il va cependant se lancer dans un travail de rénovation considérable. [...] [...] Un projet quelque peu paradoxal qui va s'inscrire dans une forme d'écriture particulière la brièveté est de mise, et l'humour est omniprésent. Jean de La Fontaine et Jean de La Bruyère vont utiliser respectivement la fable et la remarque pour mettre en scène leurs textes où la fiction se mêle à la morale. En utilisant une forme littéraire ancienne -et considérée au XVIIe siècle comme désuète- La Fontaine va reprendre la combinaison d'un corps l'histoire, le récit contenu dans la fable et d'une âme la moralité, pour donner plus d'impact à la dimension morale de son œuvre sans que cela ne se fasse au détriment du plaisir du lecteur. [...] [...] Mais si l'aspect théâtral des œuvres peut s'apparenter à celui de la comédie sur un plan universel, la tonalité comique qui les anime s'efface parfois devant une dimension satirique parfois sombre, souvent teintée par le pathétique ou même le tragique. Les Fables et Les Caractères apparaissent sous la forme de comédies au sens littéraire, c'est-à-dire dans un cadre purement stylistique, tout comme la matière thématique qui les constitue. Or la société de l'époque mise en scène apparaît comme étant elle-même une comédie, mais dans le sens de la falsification, de l'artifice et du travestissement. La scène de l'univers serait avant tout le support d'une représentation burlesque qui apparaît plus satirique que comique. [...]
AvecLes Caractères (1688-1696), Jean de La Bruyère tend à la haute société un miroir satirique dépeignant ses vices : amour-propre, hypocrisie, fausseté, ambition personnelle. Il y aspire à corriger les mœurs par ses maximes et ses portraits plaisants et mondains. Les Caractères s’inscrit en cela dans le mouvement du classicisme qui vise à plaire et instruire. J’ai décidé de lire ce livre parce que plusieurs citations de La Bruyère m’avaient frappées par la qualité de la langue que l’on pouvait y lire. Et en découvrant l’histoire de ce livre, on ne peut qu’avoir envie de s’y plonger La Bruyère, après avoir traduit l’ouvrage Caractères » du grec Théophraste, y ajoute pas moins de 420 maximes il a mis 17 ans à les écrire, et puis passe le reste de sa vie à faire des mises à jour. Pour la dernière édition la neuvième, qui est publiée de manière posthume, il n’y a pas moins de 1200 éléments maximes, réflexions, portraits qui prennent place dans 16 chapitres. C’est le seul ouvrage de La Bruyère. Et c’est un livre incontournable pour découvrir à la fois l’esprit et le style du XVIIème en France. Etudes de mœurs Le sous-titre du livre, à juste titre, est Les Mœurs de ce siècle ». La Bruyère en effet, discute, dissèque, analyse, critique, loue, admire une seule chose, qui est sa matière les comportements de ses semblables. Et il les regarde en moraliste. Son programme est explicite Je rends au public ce qu’il m’a prêté ; j’ai emprunté de lui la matière de cet ouvrage il est juste que, l’ayant achevé avec toute l’attention pour la vérité dont je suis capable, et qu’il mérite de moi, je lui en fasse la restitution. Il peut regarder avec loisir ce portrait que j’ai fait de lui d’après nature, et s’il se connaît quelques-uns des défauts que je touche, s’en corriger. C’est l’unique fin que l’on doit se proposer en écrivant, et le succès aussi que l’on doit moins se promettre ; mais comme les hommes ne se dégoûtent point du vice, il ne faut pas aussi se lasser de leur reprocher ils seraient peut-être pires, s’ils venaient à manquer de censeurs ou de critiques ; c’est ce qui fait que l’on prêche et que l’on écrit. L’orateur et l’écrivain ne sauraient vaincre la joie qu’ils ont d’être applaudis ; mais ils devraient rougir d’eux-mêmes s’ils n’avaient cherché par leurs discours ou par leurs écrits que des éloges ; outre que l’approbation la plus sûre et la moins équivoque est le changement de mœurs et la réformation de ceux qui les lisent ou qui les écoutent. On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction ; et s’il arrive que l’on plaise, il ne faut pas néanmoins s’en repentir, si cela sert à insinuer et à faire recevoir les vérités qui doivent instruire. Brillant et … moderne La lecture des Caractères est facile, car le style est brillant. Certaines pensées surprennent par leur modernité, d’autres paraissent plus datées. Toutes méritent lecture, par le témoignage qu’elles représentent d’une époque. J’en suis à la moitié des Caractères. C’est un livre de chevet parfait on peut aisément le prendre, lire quelques passages, puis le refermer le temps de lire un autre ouvrage. On pourrait dire, s’il fallait faire une légère critique, que La Bruyère peut parfois, c’est probablement un trait de l’époque, se laisser emporter, par amour de la forme et du style, dans des pensées dont l’esthétique formelle indéniable masque à peine la faiblesse logique. Mais il reste, la plupart du temps, d’une grande intelligence des rapports humains, et un très fin observateur des comportements. La Bruyère, sociologue avant l’heure, porte un regard réflexif sur toute chose, autant sur les faits qu’il observe que sur son propre travail, et il est à ce titre un auteur moderne le fait même de mêler style et propos, langage et raisonnement, a été analysé par Roland Barthes comme une marque de prise de recul critique par rapport aux idées, aux intrications de la forme et du fond, propre à la modernité. Pour La Bruyère, être écrivain, c’est croire qu’en un certain sens le fond dépend de la forme, et qu’en travaillant et modifiant les structures de la forme, on finit par produire une intelligibilité particulière des choses, une découpe originale du réel, bref un sens nouveau le langage est à lui tout seul une idéologie.Roland Barthes 5 1 vote Évaluation de l'article . 88 450 467 443 200 114 71 241

dissertation sur les caractères de la bruyère