Dissertationde 2 pages en littérature publié le 5 avril 2011: La Bruyère, "Les Caractères" : le travail littéraire du moraliste. Ce document a été mis à jour le 05/04/2011 Ce document a été mis à jour le 05/04/2011
54 Il n'y a nuls vices extérieurs et nuls défauts du corps qui ne soient aperçus par les enfants ; ils les saisissent d'une première vue, et ils savent les exprimer par des mots convenables : on ne nomme point plus heureusement. Devenus hommes, ils sont chargés à leur tour de toutes les imperfections dont ils se sont moqués. ( ED. 4
"Les hommes sont très vains, et ils ne haïssent rien tant que de passer pour tels." Vanité, avarice, inconstance, hypo-crisie voici quelques-uns des travers humains que La Bruyère dénonce dans ce Livre de ses Caractères, oeuvre magistrale à laquelle il a consacré sa vie. Fin observateur, notre auteur brosse un portrait au vitriol de ses contemporains et, ce faisant, parvient à l'impossible saisir la nature insaisissable de l' Une frise chronologique historique et culturelle- Une introduction Pourquoi lire Les Caractères au XXIᵉ siècle ?- Le texte intégral annotéDes sujets pour s'entraîner à l'oral et à l'écrit du bac- Des analyses de textes au fil de l'oeuvre- Une méthodologie de la contraction de texte et de l'essai- Des exercices de grammaire avec corrections- Des exercices d'appropriationUn dossier pour situer et comprendre le texte- Une présentation de l'oeuvre et de La Bruyère dans son époque- Les mots importants des Caractères- Un groupement de textes autour du parcours du bac Peindre les Hommes, examiner la nature humaine.Lisezce Littérature Mémoires Gratuits et plus de 31 000 autres dissertations et fiches de lecture. Commentaire littéraire (Jean de la Bruyère, Les Caractères, De l'homme). 2. Un homme sans gêne ni scrupule Certes, Gnathon est un
Résumé du document Miscere utile dulci », telle est la devise de la majorité des auteurs classiques, qui s'inscrivent par là au XVIIe siècle dans une vision horatienne de la littérature. Il est donc possible de percevoir un lien évident entre des artistes n'opérant pourtant pas dans le même domaine littéraire ou n'ayant pas choisi de se consacrer au même genre. Jean de La Fontaine va ainsi tendre vers cet idéal dans le cadre de la fable tandis que Jean de La Bruyère va choisir celui des remarques », et Molière celui de la comédie. Mais le terme cadre » est-il vraiment approprié pour qualifier ces différentes expressions littéraires ? Si La Bruyère se définit lui-même comme peintre » de la nature humaine et des mœurs de son temps, et si La Fontaine adopte cette même démarche picturale, Molière choisit au contraire le domaine de la gestuelle et du langage vivant, oral, corporel. La notion de théâtralité pourrait-elle s'appliquer également aux Fables et aux Caractères ? Dans le livre V de son ouvrage, La Fontaine va dès la première fable se livrer à une définition métapoétique de son œuvre, qu'il décrit comme étant une ample comédie à cent actes divers / Et dont la scène est l'univers ». Si la notion de divertissement, exprimée à travers l'idée de mise en scène et de vivacité stylistique, est inhérente aux fables, une autre dimension est également perceptible dans l'utilisation du terme comédie ». Celle de l'artifice, de la falsification et du jeu de rôle. Les œuvres étudiées seraient-elles considérées comme des comédies » destinées à dénoncer la comédie de la société ? Quand à la notion d' universalité », ne peut-on l'étendre à un champ de réflexion plus vaste que celui auquel la cantonne l'idée de scène », de simple lieu et support de représentation ? Sommaire Quelles oeuvres comme ''comédies'' sont au service de la morale ? L'idée de théâtralité sur le plan de la société contemporaine chez les deux auteurs Etude de la notion de ''comédie humaine'' comme matière d'une peinture universelle, et comme point de départ d'une réflexion personnelle Extraits [...] La Fontaine et La Bruyère peintres de la nature humaine ou metteurs en scène de la société ? Les Caractères de Jean de La Bruyère et Les Fables de Jean de La Fontaine SUJET DE DISSERTATION Dans la fable 1 du livre V de son œuvre, La Fontaine définit celle-ci comme une ample comédie à cent actes divers / Et dont la scène est l'univers Vous commenterez cette citation en vous appuyant sur les ouvrages étudiés. Miscere utile dulci telle est la devise de la majorité des auteurs classiques, qui s'inscrivent par là au XVIIe siècle dans une vision horatienne de la littérature. [...] [...] La fable 12 du livre VII en offre un exemple frappant elle débute sur le ton léger habituel, propre à l'idée de gaîté prônée par l'esthétique galante, et mêle le burlesque au procédé de l'héroï-comique en parodiant le genre homérique plus d'une Hélène au beau plumage / fut le prix du vainqueur Mais cet amusant combat de volailles a pour arrière-plan les interminables guerres qui accablaient la France à l'époque de La Fontaine. Par ailleurs, il serait même possible de voir dans la moralité la tonalité est devenue grave et sérieuse- une dimension propre à la tragédie, à travers l'idée d'un destin inexorable qui pèse sur l'existence de chaque homme, prouvant ainsi leur dérisoire impuissance Défions-nous du Sort Ce pessimisme est récurrent dans Les Fables, et devient de l'humour noir chez La Bruyère. Celui-ci se lance en effet dans une dénonciation plus acerbe encore que chez La Fontaine. [...] [...] La Fontaine va utiliser l'hétérométrie tandis que La Bruyère va user de procédés rhétoriques divers dans le but de donner au récit un aspect proche des discussions qui animaient les salons mondains vivacité, bel esprit diversité des sujets, agrément passant par un vocabulaire choisi Si La Fontaine s'est inspiré de sources anciennes en reprenant la forme traditionnelle de la fable à travers le modèle d'Ésope écrivain grec ayant vécu entre le VII et le VIe siècle av. et celui, plus récent, de Pilpay écrivain indien du Ve siècle, il va cependant se lancer dans un travail de rénovation considérable. [...] [...] Un projet quelque peu paradoxal qui va s'inscrire dans une forme d'écriture particulière la brièveté est de mise, et l'humour est omniprésent. Jean de La Fontaine et Jean de La Bruyère vont utiliser respectivement la fable et la remarque pour mettre en scène leurs textes où la fiction se mêle à la morale. En utilisant une forme littéraire ancienne -et considérée au XVIIe siècle comme désuète- La Fontaine va reprendre la combinaison d'un corps l'histoire, le récit contenu dans la fable et d'une âme la moralité, pour donner plus d'impact à la dimension morale de son œuvre sans que cela ne se fasse au détriment du plaisir du lecteur. [...] [...] Mais si l'aspect théâtral des œuvres peut s'apparenter à celui de la comédie sur un plan universel, la tonalité comique qui les anime s'efface parfois devant une dimension satirique parfois sombre, souvent teintée par le pathétique ou même le tragique. Les Fables et Les Caractères apparaissent sous la forme de comédies au sens littéraire, c'est-à-dire dans un cadre purement stylistique, tout comme la matière thématique qui les constitue. Or la société de l'époque mise en scène apparaît comme étant elle-même une comédie, mais dans le sens de la falsification, de l'artifice et du travestissement. La scène de l'univers serait avant tout le support d'une représentation burlesque qui apparaît plus satirique que comique. [...]AvecLes Caractères (1688-1696), Jean de La Bruyère tend à la haute société un miroir satirique dépeignant ses vices : amour-propre, hypocrisie, fausseté, ambition personnelle. Il y aspire à corriger les mœurs par ses maximes et ses portraits plaisants et mondains. Les Caractères s’inscrit en cela dans le mouvement du classicisme qui vise à plaire et instruire. J’ai décidé de lire ce livre parce que plusieurs citations de La Bruyère m’avaient frappées par la qualité de la langue que l’on pouvait y lire. Et en découvrant l’histoire de ce livre, on ne peut qu’avoir envie de s’y plonger La Bruyère, après avoir traduit l’ouvrage Caractères » du grec Théophraste, y ajoute pas moins de 420 maximes il a mis 17 ans à les écrire, et puis passe le reste de sa vie à faire des mises à jour. Pour la dernière édition la neuvième, qui est publiée de manière posthume, il n’y a pas moins de 1200 éléments maximes, réflexions, portraits qui prennent place dans 16 chapitres. C’est le seul ouvrage de La Bruyère. Et c’est un livre incontournable pour découvrir à la fois l’esprit et le style du XVIIème en France. Etudes de mœurs Le sous-titre du livre, à juste titre, est Les Mœurs de ce siècle ». La Bruyère en effet, discute, dissèque, analyse, critique, loue, admire une seule chose, qui est sa matière les comportements de ses semblables. Et il les regarde en moraliste. Son programme est explicite Je rends au public ce qu’il m’a prêté ; j’ai emprunté de lui la matière de cet ouvrage il est juste que, l’ayant achevé avec toute l’attention pour la vérité dont je suis capable, et qu’il mérite de moi, je lui en fasse la restitution. Il peut regarder avec loisir ce portrait que j’ai fait de lui d’après nature, et s’il se connaît quelques-uns des défauts que je touche, s’en corriger. C’est l’unique fin que l’on doit se proposer en écrivant, et le succès aussi que l’on doit moins se promettre ; mais comme les hommes ne se dégoûtent point du vice, il ne faut pas aussi se lasser de leur reprocher ils seraient peut-être pires, s’ils venaient à manquer de censeurs ou de critiques ; c’est ce qui fait que l’on prêche et que l’on écrit. L’orateur et l’écrivain ne sauraient vaincre la joie qu’ils ont d’être applaudis ; mais ils devraient rougir d’eux-mêmes s’ils n’avaient cherché par leurs discours ou par leurs écrits que des éloges ; outre que l’approbation la plus sûre et la moins équivoque est le changement de mœurs et la réformation de ceux qui les lisent ou qui les écoutent. On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction ; et s’il arrive que l’on plaise, il ne faut pas néanmoins s’en repentir, si cela sert à insinuer et à faire recevoir les vérités qui doivent instruire. Brillant et … moderne La lecture des Caractères est facile, car le style est brillant. Certaines pensées surprennent par leur modernité, d’autres paraissent plus datées. Toutes méritent lecture, par le témoignage qu’elles représentent d’une époque. J’en suis à la moitié des Caractères. C’est un livre de chevet parfait on peut aisément le prendre, lire quelques passages, puis le refermer le temps de lire un autre ouvrage. On pourrait dire, s’il fallait faire une légère critique, que La Bruyère peut parfois, c’est probablement un trait de l’époque, se laisser emporter, par amour de la forme et du style, dans des pensées dont l’esthétique formelle indéniable masque à peine la faiblesse logique. Mais il reste, la plupart du temps, d’une grande intelligence des rapports humains, et un très fin observateur des comportements. La Bruyère, sociologue avant l’heure, porte un regard réflexif sur toute chose, autant sur les faits qu’il observe que sur son propre travail, et il est à ce titre un auteur moderne le fait même de mêler style et propos, langage et raisonnement, a été analysé par Roland Barthes comme une marque de prise de recul critique par rapport aux idées, aux intrications de la forme et du fond, propre à la modernité. Pour La Bruyère, être écrivain, c’est croire qu’en un certain sens le fond dépend de la forme, et qu’en travaillant et modifiant les structures de la forme, on finit par produire une intelligibilité particulière des choses, une découpe originale du réel, bref un sens nouveau le langage est à lui tout seul une idéologie.Roland Barthes 5 1 vote Évaluation de l'article . 88 450 467 443 200 114 71 241